Viktor Orbán et la nouvelle « démocratie illibérale »
Quand à la fin des années 1980, Viktor Orbán fonde l’Alliance des jeunes démocrates (Fidesz), il s’agit d’un mouvement libéral anticommuniste. À cette époque, le jeune étudiant en droit symbolise la relève en Europe centrale. Presque dix ans plus tard, en 1998, il est élu pour la première fois à la tête de la Hongrie et devient, à 35 ans, le plus jeune Premier ministre d’Europe.
En 2010, pour revenir au pouvoir, Fidesz se métamorphose en parti nationaliste, xénophobe et antieuropéen.
Dès 2012, une nouvelle Constitution, baptisée par l’opposition « Constitution Orbán », marque le retour de « l’ordre moral » et souligne le « rôle du christianisme » dans l’histoire hongroise.
C’est le début de la « démocratie illibérale » de Viktor Orbán
Pour Viktor Orbán, la « démocratie illibérale » est un système qui corrige les dérives du libéralisme sauvage par un protectionnisme protecteur. Pour ses détracteurs, c’est une dérive autoritaire de la démocratie libérale qui affaiblit les contre-pouvoirs (justice, Cour constitutionnelle, médias).
Le pouvoir de la Cour constitutionnelle (la cour qui garantit que les lois sont conformes à la Constitution) est réduit.
Médias et ONG subissent de nombreuses pressions.
Le mode de scrutin est modifié après 2010 et donne clairement l’avantage au parti Fidesz. En 2018, avec 49 % des voix, il remporte 133 des 199 sièges du Parlement.
La nationalité est accordée aux minorités hongroises vivant à l’étranger. Un million de passeports ont été délivrés à la diaspora hongroise qui vit en Roumanie, Slovaquie, Serbie, Croatie et Ukraine.