L’Europe… et moi ? - Saison 2

Des Européens face aux clichés eurosceptiques.
Découvrez leurs histoires et décryptez les idées reçues.

L’Europe… et moi ? - Saison 2

Une vague populiste et eurosceptique submerge aujourd’hui l’échiquier politique des grands pays européens. Le Mouvement 5 étoiles et la Ligue du Nord en Italie, l’UKIP au Royaume-Uni, le FPÖ en Autriche, l’AfD en Allemagne, le PVV aux Pays-Bas, le FN en France, le PiS en Pologne, le Fidesz en Hongrie… La liste de ces mouvements politiques est longue. Et leur audience en hausse.

Que disent les eurosceptiques ?

  • Que l’identité nationale est menacée par l’universalisme du projet européen, perçu comme une porte d’entrée vers la mondialisation.
  • Que l’Europe est le navire amiral de l’ultralibéralisme, qui impose l’austérité comme modèle économique.
  • Que l’Europe favorise le dumping social, au travers de la libre circulation de ses travailleurs.
  • Que l’Europe est un succédané de démocratie, qu’elle fonctionne en vase clos avec des apparatchiks coupés de la réalité, quand elle n’est pas à la botte des lobbies.

L’émission Accents d’Europe sur RFI est allée à la rencontre des citoyens européens qui, à leur échelle, vivent, analysent et dénoncent (parfois seulement en partie) ces clichés eurosceptiques.

Dans la saison 2 de « L’Europe… et moi ? », découvrez les histoires de Gözde, Bálint, Cristian et Elli, quatre Européens qui font face aux critiques eurosceptiques. En parallèle de leurs portraits en vidéo et en dessin, des parties décryptage vous permettent de démêler le vrai du faux sur ces clichés anti-Europe.

Dans la saison 1, diffusée en juin 2017, nous vous avons présenté Michalina, Érik, Malik et Chaky. Ils se mobilisent face à la montée des extrémismes, face au réchauffement climatique, face au chômage et face à la crise migratoire. Des eurodéputés leur répondent et proposent des solutions européennes.

Une websérie documentaire et illustrée, réalisée par l’émission Accents d’Europe sur RFI.

À retrouver sur le site de la RTBF, de France 24 et dans La Revue dessinée.

Journalistes : Frédérique Lebel et Emma Roulin
Illustrateurs : Amélie Bonnin (Autriche), Laura Junger (Grèce), Mathilde Bedouet (Hongrie) et Frédéric Doazan (Roumanie)
Design & montage : Irvin Anneix
Journaliste reporter d’images : Manon Le Charpentier
Montage et mixage sonore : Françoise Greleau
Développement : Gilles Boisson (Dotify)
Gestion de projet : Sarah Stahnke et Dora Jaffel
Chefs de projet multimédia : Emma Roulin & Irvin Anneix
Chef de projet éditorial : Frédérique Lebel
Sous-titrage : ST’501
Traductions et fixing : Céline Béal (Autriche), Charlotte Stievenard (Grèce), Benjamin Ribout (Roumanie), Florence Labruyère (Hongrie)
Correction : Stéphanie Girardot
Crédits images : The Guardian, Gabriella Csoszó, István Várady, Imre Földi (Hongrie), Cristian Bagiu, FNSCBA CGT (Roumanie)

Dans le cadre de ces reportages, des interviews ont été réalisées avec Stefan Schima, professeur à l’Institut de philosophie du droit de l’université de Vienne (Autriche).

Ce projet est cofinancé par l'Union européenne.

L’Europe… et moi ? - Saison 2

Une vague populiste et eurosceptique submerge aujourd’hui l’échiquier politique des grands pays européens. Le Mouvement 5 étoiles et la Ligue du Nord en Italie, l’UKIP au Royaume-Uni, le FPÖ en Autriche, l’AfD en Allemagne, le PVV aux Pays-Bas, le FN en France, le PiS en Pologne, le Fidesz en Hongrie… La liste de ces mouvements politiques est longue. Et leur audience en hausse.

Que disent les eurosceptiques ?

  • Que l’identité nationale est menacée par l’universalisme du projet européen, perçu comme une porte d’entrée vers la mondialisation.
  • Que l’Europe est le navire amiral de l’ultralibéralisme, qui impose l’austérité comme modèle économique.
  • Que l’Europe favorise le dumping social, au travers de la libre circulation de ses travailleurs.
  • Que l’Europe est un succédané de démocratie, qu’elle fonctionne en vase clos avec des apparatchiks coupés de la réalité, quand elle n’est pas à la botte des lobbies.

L’émission Accents d’Europe sur RFI est allée à la rencontre des citoyens européens qui, à leur échelle, vivent, analysent et dénoncent (parfois seulement en partie) ces clichés eurosceptiques.

Dans la saison 2 de « L’Europe… et moi ? », découvrez les histoires de Gözde, Bálint, Cristian et Elli, quatre Européens qui font face aux critiques eurosceptiques. En parallèle de leurs portraits en vidéo et en dessin, des parties décryptage vous permettent de démêler le vrai du faux sur ces clichés anti-Europe.

Dans la saison 1, diffusée en juin 2017, nous vous avons présenté Michalina, Érik, Malik et Chaky. Ils se mobilisent face à la montée des extrémismes, face au réchauffement climatique, face au chômage et face à la crise migratoire. Des eurodéputés leur répondent et proposent des solutions européennes.

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Journalistes : Frédérique Lebel et Emma Roulin
Illustrateurs : Amélie Bonnin (Autriche), Laura Junger (Grèce), Mathilde Bedouet (Hongrie) et Frédéric Doazan (Roumanie)
Design & montage : Irvin Anneix
Journaliste reporter d’images : Manon Le Charpentier
Montage et mixage sonore : Françoise Greleau
Développement : Gilles Boisson (Dotify)
Gestion de projet : Sarah Stahnke et Dora Jaffel
Chefs de projet multimédia : Emma Roulin & Irvin Anneix
Chef de projet éditorial : Frédérique Lebel
Sous-titrage : ST’501
Traductions et fixing : Céline Béal (Autriche), Charlotte Stievenard (Grèce), Benjamin Ribout (Roumanie), Florence Labruyère (Hongrie)
Correction : Stéphanie Girardot
Crédits images : The Guardian, Gabriella Csoszó, István Várady, Imre Földi (Hongrie), Cristian Bagiu, FNSCBA CGT (Roumanie)

Dans le cadre de ces reportages, des interviews ont été réalisées avec Stefan Schima, professeur à l’Institut de philosophie du droit de l’université de Vienne (Autriche).

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Les décryptages

Le travail détaché, c’est quoi ?

 

Le détachement est encadré par une directive européenne datant de 1996. Il permet à une entreprise européenne d’envoyer temporairement ses salariés en mission dans d’autres pays de l’Union.

L’entreprise doit alors appliquer le noyau dur de la réglementation du pays d’accueil (salaire minimum, conditions de travail, etc.), mais elle continue de payer les cotisations sociales dans le pays d’origine.

Source : Commission européenne - 2015

D’où viennent vraiment les travailleurs détachés ? Difficile de le savoir. Par exemple : Cristian, travailleur détaché roumain, a été recruté par une société roumaine. Mais il a été employé, en France, par une société italienne. Sur le chantier de Dunkerque, il était donc enregistré comme travailleur italien.

Le principal reproche adressé à ce système est d’encourager le « dumping social », soit la mise en concurrence déloyale des salariés. En effet, cela permet à un employeur d’embaucher des travailleurs à moindre coût dans des pays aux cotisations sociales bien plus élevées.

En France, le profil type du travailleur détaché est un ouvrier polonais, portugais, espagnol ou roumain qui travaille dans la construction.

En France, le nombre de travailleurs détachés ne cesse d’augmenter.

 

Source : DGT et hors transport routier

Les fraudes et dérives du système

 

 

Selon une étude du ministère des Finances de 2016, un travailleur détaché de Roumanie, Pologne, Portugal ou d’Espagne coûte aussi cher à un employeur français qu’un ouvrier français (pour un emploi payé au SMIC). Mais cela ne vaut que si la loi est respectée (remboursement des frais de transport et de nourriture, congés payés…). Problème : c’est peu le cas.

« Au milieu des années 2000, des travailleurs détachés sont arrivés en France pour faire face au manque de main-d’œuvre dans certains secteurs, explique Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment. Après la crise de 2008, le modèle économique a changé : des entreprises étrangères ont utilisé les travailleurs détachés pour faire baisser le coût de la main-d’œuvre à un moment de concurrence exacerbée.

Leur message : prenez des travailleurs détachés, ils travaillent autant et coûtent beaucoup moins cher.

Notre fédération a alors compris que ce bas coût était basé sur de la fraude. On a commencé à se mobiliser, non pas contre le travail détaché mais contre la fraude. »

Politiques, syndicats, inspecteurs du travail… les dérives du système sont pointées du doigt par tous.

« Dans 80 % des cas, les inspecteurs du travail observent des fraudes, s’insurge Marina Mesure, coordinatrice du Réseau européen pour un détachement équitable et responsable.

De mon côté, je travaille depuis trois ans dans ce secteur et je n’ai pas vu un seul bulletin de salaire respectant la législation de 1996. Le dumping social existe à cause de certains maquillages : des employeurs ne paient pas correctement les heures supplémentaires, d’autres prélèvent illégalement des frais d’hébergement et de nourriture, sans parler de ceux qui ne déclarent tout simplement pas les travailleurs détachés ! »

Autre problème : la rémunération. « Des travailleurs détachés ayant 20 ans d’expérience sont payés au salaire minimum. Si l’on fait venir 100 salariés roumains rémunérés au SMIC, à la place de travailleurs français qualifiés, on crée aussi du dumping social. »

L’Europe est-elle fautive ?

 

Élisabeth Morin-Chartier.
Eurodéputée française (PPE)

« La directive de 1996 est obsolète, elle ne correspond plus au contexte actuel. Aujourd’hui, les écarts de salaire minimum sont extrêmement importants d’un pays à l’autre.

Source : Eurostat / 2016

On a organisé un marché intérieur, mais on n’a pas organisé l’Europe sociale qui devrait ordonner tout cela. Cependant, les entreprises qui profitent des écarts de salaire entre les pays de l’UE et contournent les règles sont tout autant responsables. Tout comme les États membres qui doivent contrôler ! »

Pendant des années, certains pays d’Europe de l’Est ont également bloqué les réformes à ce système. L’exode économique est une manne financière pour certains pays comme la Roumanie, permettant à l’économie de se maintenir. En octobre 2017, la Pologne, la Lettonie, la Lituanie et la Hongrie se sont opposées à l’accord de révision de la directive.

La nouvelle directive :
vers une meilleure protection des travailleurs

En mars, un début d’accord a été trouvé entre le Conseil, le Parlement européen et la Commission européenne pour réviser la directive de 1996. Il a été validé fin mai par le Parlement. Les pays auront ensuite deux ans pour transposer le texte dans leur législation. Il devrait donc entrer en application en 2020.

Principaux changements

 

« À travail égal, salaire égal, sur un même lieu de travail. » Les travailleurs détachés bénéficient des mêmes règles de rémunération que les travailleurs locaux.

 

Les employeurs de travailleurs détachés devront s’aligner sur les conventions collectives, alors que la directive de 1996 ne garantissait aux « détachés » que le salaire minimum dans le pays d’accueil, mais pas les primes (pénibilité, 13e mois, etc.).

 

Durée des missions : 12 mois maximum. Les frais de transport, hébergement et restauration devront être payés en plus du salaire et les normes en matière de logement devront être appliquées aux travailleurs détachés.

 

Les routiers ne sont pas concernés par les nouvelles dispositions. Une législation spécifique à ces travailleurs détachés est à l'étude au Parlement et au Conseil.

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